• Renée a créé la communauté qui porte le nom de "paroles d'expat'." (clic)

    A laquelle j'ai bien sûr, adhéré, moi qui suis exilée sur le vieux continent après m'être demandé si j'étais exilée ou expatriée, sur cette grande Ile que j'aime tant....

    Souvenez-vous :

    Expatrié ou exilé? La différence est si ténue d'un mot à l'autre, suivant le temps, les humeurs, les habitudes à changer...................

    Quitter son pays par choix, par dégoût, par contrainte......... exil? Expatriation?

    La chaleur accablante, les mouches, les rats dans les maisons............... exil!

    La foule grouillante, bigarrée, les odeurs dans la rue d'épices, de café grillé............... expat!

    Le sourire des gens, leur accent guttural, leurs éclats de rire, la poussière rouge, l'alizé quand la mer monte.. expat!

    La nature prodigue en fruits et légumes de toutes sortes, les ananas fraîchement cueillis, les patates douces, les grenadelles (1 kg de grenadelles – fruits de la passion - extirper les graines de la coque, mettre dans un récipient, avec 1 litre d'eau filtrée, 2 cuillères à soupe de sucre, couvrir, laisser macérer toute la nuit, passer le jus ainsi obtenu, boire très frais), les petites tomates, le basilic et la coriandre, les graines de tamarin (même recette que la grenadelle), les pommes de terre énormes, de même que les carottes, les mangues, les papayes cueillies sur l'arbre, les bananes, petites et sucrées, ou grosses plantain qui, dans la pâte du gâteau donnent un goût légèrement poivré, la vanille............. expat!

    Se sentir à l'écart du monde, apprendre par hasard la mort de Benazir Buto, en discutant avec l'indo-pakistanais qui tient le salon de thé, les deux heures de décalage horaire avec la France, penser à ceux que vous aimez et qui sont restés en France, dont on ne pensait pas que le manque se ferait si lancinant.......exil!

    Les queues interminables à la banque, à la caisse du grossiste en épicerie, à la poste............. exil.

    La lenteur fataliste des malgaches, dont la seule préoccupation est de rester à l'ombre, d'assurer le prochain repas, de préparer la fête, de Noël ou du nouvel an, leur immense patience aux queues déjà citées, en trompant l'attente avec des longues conversations, entrecoupées de grands rires, où le français se mêle au malgache, .......... expat

    S5002262-copie-1.JPGLa sécurité  à assurer, quand on vit en ville, une attaque est toujours possible. Précautions : ne jamais montrer trop d'argent dans la rue (pas facile, ça : tout se paye en espèces, ni chéquier ni carte de crédit, pas de monnaie, seulement des billets de banque, on a l'impression de jouer au monopoly), maison sécurisée : grillage aux fenêtres et sur le pourtour de la terrasse, très beau grillage, certes, tout en volutes dans le style maure, mais grillage quand même, gros cadenas sur les grilles, grand portail cadenassé, un gardien qui patrouille la nuit (la chienne en a une peur bleue: il est chauve comme un oeuf, il dort debout en marchant, on dirait un zombie ou Dracula) faire une démonstration du gros chien dressé, (pauvre Kata!) en assurant très calmement : "tu vois, quand je suis avec le chien, il est gentil, mais si tu le menaces et que je ne suis pas là pour le retenir, il sera méchant, il est dressé" : exil!

    Le doute, certains jours, quand on se réveille épuisé par une mauvaise nuit, pas d'électricité pour cause de délestage de la compagnie locale, donc pas de ventilos, les moustiques qui surgissent en peloton malgré les moustiquaires sur toutes les ouvertures – en plus des grilles : on vit dans un bunker!!!! : exil!

    Acheter son poisson sur la plage, en poussant des grands cris faussement horrifiés, pour ensuite marchander le prix en souriant..... expat' ;

    Rêver, qui l'eût cru, d'une matinée recouverte de givre blanc, de s'emmitoufler dans un gros pull, de mettre de grosses chaussettes, des bottes, et de partir marcher dans les bois en sentant les feuilles craquer sous nos pas, de se réveiller dans une chambre glacée, avec le bout du nez gelé, de s'enrouler dans la couette en songeant à des horizons ensoleillés.............. exil!

    Recevoir, pour la Fête des mères, un cadeau de la part de toute ma petite équipe, qui s'est cotisée pour m'offrir des lambahoany "bonne fête, mama".... expat '

    Entendre 3 notes de guitare, auxquelles répondra bientôt le djembé, puis une voix, deux voix s'élèvent, le jardinier passe en dansant, tu te surprends à reprendre en choeur "Jesosybe oui oui.." ....expat' !

    Expat? Exilée?

    C'était ce que je disais, après quelques semaines passées à Tuléar. et maintenant, que j'ai froid, toujours, mal aux pieds dans mes chaussures, je sais : expat', j'étais expat'...........


    tsiliva ( oui oui )
    envoyé par nirinavaproduction. - Regardez d'autres vidéos de musique.


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