• Seulement le bruit des vagues et des conversations étouffées de tes clients. Tu regardes le ciel, noir, d’un infini noir de velours, pas une étoile, tu te prends à espérer la pluie, et puis, une boule rouge sang, la lune, se profile a l’horizon, monte tout doucement, disparait derrière l’épaisse couche de nuages, et soudain, une trouée, et une flaque de lumière apparait sur la mer , telle du mercure ……………………

    Et puis le silence retombe tout doucement, tu restes à savourer un souffle d’air, et tu vois une minuscule lumière dorée passer d’un arbre à l’autre, puis une autre, puis des dizaines encore, et les buissons semblent décorés pour Noël, scintillants de dizaines de lucioles qui dansent ……………..

    Quelques gouttes de pluie , tu rejoins ton bungalow, salues tes gardiens « Amaraykoa » et un chœur « Ya » te répond, ponctué de grands rires, tu rentres, fermes ta porte a clé, le groupe s’éteint, tu somnoles doucement en regardant le ciel par le petit carré à peine plus clair que forme l’ouverture de la fenêtre au dessus de ta tête ;

    Un rayon lumineux joue sur le mur, tu entends des pas le long de la terrasse ; puis une toux, le silence…. tu souris dans le noir : un des gardiens est venu entamer sa garde devant ta porte, tu sais qu’il y a peu de bungalows occupés, alors il va faire un petit somme dans le fauteuil, et demain lorsque tu poseras la question, aucun des 4 ne le  reconnaitra , et tu écoutes le cri de la chouette perchée dans le kily, tu comptes les houhou, tu te rendors…..

    Il pleut enfin, de la vraie pluie, en cataractes, de grosses gouttes  passent par la fenêtre ; tu t’enroules dans ton drap, te laissant mouiller avec bonheur, et puis un clignotement devant ton nez te fait ouvrir grands les yeux, le sol de ton bungalow scintille par endroits, de minuscules lumières qui clignotent , des lucioles sont entrées, deux d’entre elles  sont parvenues à se percher sur le bord de ton lit ….

    La pluie, le vent, la chouette, ces petites lumières….. tous les ingrédients sont réunis, tu t’endors enfin profondément en te remettant à croire aux fées et aux  créatures de la nuit, qui ne peuvent qu'être bienveillantes ………………….


    16 commentaires
  • Oui, le voile, celui qui soulève tant de polémiques, et qui fait la fortune des marchands de burkas depuis que Sarko Ier l' a interdit......

    Et pourtant il inspire de jolis bronzes .......

    Chez Mwa

     

    Mais là n'est pas mon propos.

    Ici, la religion musulmane n'est pas décriée, cohabite pacifiquement avec le catholicisme, pardon, la chrétienté, la mosquée cotoie l'église, le muezzin annonce a tous qu'il est 11h30, la fin du ramadan se fête tout naturellement par tout le monde, les obsèques musulmanes voient de nombreux chrétiens y assister, et les mêmes sont très souvent invités à la cérémonie du 8e jour après le décès;

    Et le voile, ma foi, à part celui des Karanes, indiennes musulmanes qui errent dans les rues telles des fantômes,

    Chez Mwa

    Il est tellement joli, et porté par toutes, qu'il est impossible de deviner qui est musulmane

    Chez Mwa

    et qui ne l'est pas

    Chez Mwa

     

     


    15 commentaires
  •  

    Tu pars au marché, empruntant une petite route alternant grand soleil et ombre bienvenue , et tu pourrais te croire sur une départementale provençale, si ce n’ étaient

    Les piétons , nombreux, et tu surveilles ta vitesse pour n’en  heurter aucun

    Chez Mwa

    Les arbustes enguirlandés de ces fleurs blanches, au parfum suave

    Kfé

    Que sont les fleurs des caféiers

    Kfé

    Ces arbres tordus,

    Kfé

    dont les troncs s’ornent de grosses verrues, que sont les cabosses de cacao (non, le chocolat ne pousse pas en plaques carrées que la marmotte enveloppe ensuite, j’expliquerai ca un jour)

    Kfé

    La charrette pleine de régimes de bananes, tirée par un zébu

    Kfé

    Les enfants endimanchés jouant sur le bord de la route

     

    Chez Mwa

    Chez Mwa

    Le cycliste si fier de  son coq de combat

    Chez Mwa

    Le pick-up que tu as senti avant même de le voir, et  dont la cargaison de fleurs d’ylang-ylang répand une odeur entêtante

    Chez Mwa

    Un groupe de grand-mères en tenue traditionnelle, qui t’arrêtent pour se faire emmener en ville, et tu repars avec tes passagères caquetantes et ravies

    Chez Mwa

    Et puis tu arrives en ville, tu t’arrêtes à la station service, dont la pompiste est revêtue d’un uniforme aux couleurs de la station

    Chez Mwa

    Et, au vu du taxi qui s’apprête a repartir,  après avoir fait le plein (aux deux sens du terme, réservoir et passagers)

    Chez Mwa

    Oui, plus aucun doute, l’Europe est bien loin, et tu soupires de bonheur, tu es bien a Madagascar !


    17 commentaires
  • Il y a 22 ans, a 9h00 du matin, après une treeeeees longue nuit, arrivait une petite chose vagissante.

    Ce fut le début d’une longue aventure.
    Tout d’abord, a 33 ans, réapprendre le plaisir de jouer a la poupée, habiller cette petite chose de petites robes, minuscules, la chausser d’aussi minuscules chaussons, la faire biberonner dans l’angoisse, sachant d’avance que le biberon serait régurgité derechef, malgré les nombreux rots.
     Jusqu’au jour ou, 3 mois plus tard,  sa mère indigne, prise d’un grand ras le bol de changer de lait tous les 20 jours, aucun ne convenant, décida, sans demander l’avis du pédiatre, de la mettre d’office au lait de vache, et miracle, la petite chose garda tous ses biberons et se révéla douée d’un appétit féroce, a tel point qu’elle eut vite droit a des biberons enrichis de farines. Et la mère révéla son secret  bien longtemps après, lorsque le pédiatre  pontifia qu’il serait judicieux d’adopter tout doucement le passage a une nourriture solide et d’abandonner doucement les laits en poudre pour passer au vrai lait…..
    Puis vint la période des angoisses du coucher. La petite chose, alors âgée de 16 a 18 mois, sanglotait lamentablement lorsque sa mère la déposait dans son lit.  Cette dernière visita son homéopathe qui prescrivit une petite composition visant a détendre l’enfant, qui n’en continuait pas moins a hurler. Alors sa mère prit l’habitude de s’installer a une table ronde dans un coin de la chambre, munie de papier a dessin, de pastels et de gouache, et de réaliser de petits dessins, sous l’oeil attentif de la crevette, qui, ainsi, s’endormait doucement, sachant qu’a son réveil, un dessin tout neuf ornerait les portes de son armoire. La mère retrouva ainsi le plaisir de dessiner, perdu des années auparavant.
    Grandissant avec deux frères plus âgés, la petite chose se révéla étonnamment facile a vivre, se défendant néanmoins vigoureusement contre les deux grands nigauds qui prenaient plaisir a la faire enrager.
     Un jour, alors agée d’une huitaine d’années, elle décida, au grand désespoir de sa mère, de ne plus porter jupettes et collants, pour réclamer jeans et vêtements de sports. Le garçon manqué grandit, au milieu d’une bande de copains connus des l’école maternelle, dont elle ne se sépara jamais au cours des années suivantes.
    Vint la préadolescence, avec sa cohorte de contrariétés, d’inquiétudes maternelles, de rebellions, de disputes, de discussions, de virées dans les magasins,suivies du meilleur copain/frère adoptif/jumeau spirituel, avec qui elle se disputait sans cesse, mais avec qui elle ne se brouilla jamais, a tel point que ses amoureux disaient, plus ou moins sérieusement, avec plus ou moins de bonne humeur, qu’íl fallait accepter la crevette avec son meilleur copain, ou renoncer a elle…. Les deux familles plaisantaient en disant que ces deux la finiraient par se marier, a quoi ils répondaient qu’ils auraient l’impression de commettre un inceste.
    Et puis un jour, la petite chose eut 18 ans, ses proches lui préparèrent une surprise, se défilant tous sous divers prétextes lorsqu’ élle les invita a fêter ce grand jour. Ce qui la rendit furieuse, jurant de ne plus leur adresser la parole. Le soir venu, elle arriva dans une maison calme, sans aucune trace de préparatifs festifs, et elle entra dans une colère noire, pestant contre ses soi-disant amis, qui se désintéressaient d’elle, prenant a parti sa mère qui pianotait sur son PC, son beau-père qui allait et venait entre la maison et le garage, jusqu’au moment ou la porte dudit garage s’ouvrit pour laisser passer, un a un, tous les membres de la petite bande, les bras chargés de paquets. Ce fut un déluge de larmes, nouvelle engueulade aux adultes, qui l’avaient laissée se morfondre sans rien lui dire …..
    Et le lendemain de ses 18 ans, forte de sa majorité toute neuve, elle annonça a sa mère furieuse qu’elle abandonnait ses études. Laquelle ayant fait la même chose au même âge, était bien mal placée pour lui faire la morale…..
    Et toujours, toujours, la mère de la crevette, même au plus fort des disputes, des mises en demeure, nourrit un amour profond pour sa fille.
    Et lorsqu’elles se séparèrent, l’année suivante, la mère pour aller vivre ailleurs, la fille allant vivre avec son compagnon, elle eut le cœur brisé, fut ravie de la retrouver deux ans après et  l’accueillit sous son toit a bras ouvert, et de partager son quotidien pendant presqu’un an, fut le  rayon de joie dans son cafard d’exilée.
     Et puis je suis repartie, ma chérie, désolée de ne pas t’emporter dans mes bagages, mais il faut vivre, n’est ce pas… J’ai retrouvé un travail et ce pays que j’aime, et je serai ravie de t’y accueillir aussi souvent que tu voudras venir m’y rejoindre, pour te reposer et t’offrir des vacances tropicales. A moins que tu ne décides enfin de rejoindre ton grand ami d’enfance là-haut, dans le Grand Nord, ce qui serait pour toi une magnifique expérience.

    Il y a 22 ans  naissaient une petite chose et le grand amour jamais démenti  d’une mère pour sa fille..
    Joyeux anniversaire, ma chérie, et... si la vie est trop dure, s’il fait trop froid, je t’attends,  pour aussi longtemps que tu souhaiteras rester ………………..


    14 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires