• Jaurais aimé être....... pour le casse tête de Lajemy

    Un grain de sable, minuscule, et doré, ou tout blanc, grossier ou fin comme la farine…..

    IMAG0017.jpgOui j’aurais aimé être un grain de sable, pour être libre, voyager, emporté par les vents, ou roulé par les vagues, emporté dans les eaux, et déposé par une vaguelette, un alizé ou une brise, sur la plage d’un lagon, ou sur une grève océane, léché par l’eau claire ou par l’écume, caressé par les doigts des enfants qui me cueilleraient au creux de leur main et puis me laisseraient m’envoler au vent.S5002029.JPG

    Je reposerais, tranquille, sur la grève et verrais passer les longues jambes fines des jeunes filles en fleur, ou les gros pieds des mâles qui les reluquent par en dessous, et je me ferais soudainement petit caillou coupant pour les rappeler à la bienséance….

     

     

    Photo-148.jpg j’aiderais les pêcheurs à préparer le feu sur lesquels ils grilleront les poissons frais sortis de la mer. J’aiderais aussi les femmes d’un village voisin à récurer leurs gamelles,. Je les accueillerais lorsqu’elles viendraient s’asseoir en groupe à l’ombre d’un filao pour tenir de longues discussions en surveillant du coin de l’œil leurs enfants tout nus qui vont s’ébattre au bord de l’eau.

    IMAG0019.JPGJe verrais arriver la femme et ses chiens dans leur longue marche quotidienne, et le lui dévoilerais les coquillages ou les opercules fossilisés que je cache en temps ordinaire aux yeux de ceux qui ne savent pas goûter le vent, les cris des oiseaux, la beauté d’une flaque d’eau au creux d’un rocher, ni deviner un être fantastique caché dans un rocher ou une algue sèche………..

    Je me ferais doux et accueillant pour accueillir certains vacanciers, ou je me ferais féroce, avec l’aide du vent pour les chasser de si beaux endroits qu’ils polluent avec allégresse.

    P1020789.JPGJe vivrais avec mes semblables sur des étendues infinies qui pourraient laisser croire qu’il y a encore des endroits déserts et préservés, ou au creux d’une crique bien cachée où ne viendraient me rendre visite que les amoureux de la mer, les amoureux du bruit des vagues, les amoureux du calme, ou les amoureux tout courts. Je les entendrais échanger des serments d’éternité qui ne durent qu’un été, je les verrais se prendre la main et rêver à un avenir de tendresse. Je les verrais aussi se dénuder pour s’allonger, et malgré moi, je leur apprendrais que les câlins sur le sable, tout aussi tentants qu’ils puissent être, se révèlent désagréables, car mes semblables et moi savons nous infiltrer dans chaque repli et nous montrer si collants et si irritants……………..

    Puisque les hommes ont oublié ou abandonné l'usage de la noble pierre pour construire leurs maisons, je les laisserais m'utiliser pour édifierdes ouvrages de génie, en me demandant du'où cette appellation de génie peut bien provenir pour qualifier les ponts et autres routes, ou habitations de béton, et en déplorant toutefois qu'ils n'en construisent jamais assez pour abriter ceux qui ont froid, dans la rue.

    Image42.jpgJe vivrais indifféremment au bord des eaux chaudes de l’océan indien ou de la mer des caraïbes, ou sur une plage de Bretagne, à proximité de mon amour et ma complice de toujours : la mer. Comme elle, libre et jamais domestiqué, malgré tout ce que nous infligent les hommes.

     

     

     

     

     

    Je verrais en permanence l’infini d’un lagon, ou d’un océan, j’accueillerais les œufs des tortues, et je dissimulerais les nids des oiseaux sauvages, j’aiderais le crabe à s’enfouir P1020800rapidement à l’approche des humains, je recueillerais les corps des baleines ou des dauphins blessés qui viennent s’échouer, épuisés. Je formerais d’immenses dunes que les hommes s’épuiseront à franchir, ou mes frères et moi formerions des mers sans cesse mouvantes, pour leur rappeler que malgré tout, la nature est indomptable.

    Je serais fier d'être capable, à moi tout seul, moi si petit, de gripper les rouages dont les hommes sont si fiers .... Tout comme je serais fier d'être nécessaire à la création d'un matériau pur : le verre, d'être le symbole du passage du temps, et d'être à l'origine d'une si jolie image pour endormir les enfants : sans moi, y aurait-il un marchand de sable ?

    Oui, définitivement j’aurais aimé être un grain de sable.


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  • Elle est catholique parce que baptisée, mais sa mère n'était pas pratiquante, son père, qui cumulait les emplois, souvent absent, et la seule approche qu'elle avait eue de la religion, étant enfant, était la messe du dimanche, pendant les vacances scolaires.

    Ses grands-parents étaient à l'époque directeurs d'une maison de retraite, et recevaient les enfants pendant les vacances, à, la grande joie des petits vieux. Tous les dimanches, l'un des vieux messieurs emmenait la gamine à la messe, cette escapade les ravissant tous les deux. Le papy avançait à grands pas dans les rues pentues du village, et elle le suivait, à petits pas, vêtue de sa petite robe blanche à smocks, son petit panier, son petit chapeau garni d'un "suivez-moi jeune homme".  

    La messe, elle trouvait ça splendide. Dite alors en latin, avec tout le cérémonial aujourd'hui disparu, l'encensoir promené autour de l'église, les psaumes en latin, auxquels elle ne comprenait rien, mais dont elle aimait la résonance, la lumière du jour à travers les vitraux, qui ajoutait une touche féérique  à tout ce cérémonial, la transportaient.

      Le curé du village recevait régulièrement de jeunes abbés frais émoulus du presbytère, qui restaient 6 mois ou un an au village, puis partaient ailleurs voler de leurs propres ailes.  

    Les abbés venaient, en alternance avec le curé, dire la messe dans la chapelle de la maison de retraite, et prenaient leurs repas du soir dans une pièce réservée à leur seul usage.

      Certains se faisaient invisibles, celui-là prenait son repas à la sauvette, puis fuyait sur la pointe des pieds, celui-ci passait la tête par la porte de la grande salle "coucou", puis allait s'enfermer dans sa pièce, le grand Hollandais, très grand, très mince, très raide, frappait cérémonieusement à la porte, saluait d'une sèche inclinaison du buste "bouzoir". D'autres prenaient plaisir à s'attarder, discuter longuement avec le grand-père, noyés dans la fumée des pipes, ils parlaient d'art, de littérature, de musique, de religion, ce qui ouvrait droit à des discussions passionnées, le grand-père défendant âprement ses idées relatives à "l'hypocrisie de l'église". Certains mélomanes arrivaient avec leur violon ou leur flûte, et ils se"faisaient un boeuf" avec le grand-père, encore que, pour de la musique classique faire un boeuf???? Mouais............ 
    Puis il y a eu l'abbé D***. Plein de fantaisie et de vivacité, il s'entendait comme larron en foire avec le grand-père, entrait sans cérémonie dans la cuisine, soulevait le couvercle des plats "Mmmmmm....", soulevait la gamine, alors âgée de 6 ou 7 ans, lui faisait claquer un gros bécot sur les joues, puis allait raconter la dernière blague aux grands-parents.  Il n'était jamais à court d'idées pour amuser les enfants. C'est lui qui était allé se percher dans le grand tilleul de la cour pour faire tomber une pluie d'oeufs en chocolat sur les enfants, le dimanche de Pâques, puis s'en était allé, sa soutane pleine de brindilles et de toiles d'araignées, célébrer la messe dominicale.
    Lui aussi qui , ayant remarqué que les enfants étaient fascinés par le ballet des hirondelles qui nichaient par dizaines sous le toit de la grande terrasse, était allé en dénicher une, l'avait installée dans un petit panier rembourré de coton. Il arrivait le soir avec une boite pleine de mouches qu'il avait attrapées durant la journée et auxquelles il avait arraché une aile, pour que les enfants nourrissent l'oiseau. Qui finit par mourir, de faim probablement.
    Lui toujours, qui était allé s'enfermer dans un placard sous le grand escalier, et qui, une matinée entière, terrorisa la maison en aboyant et en grognant chaque fois que quelqu'un s'approchait de la grande glacière située juste en face. Personne n'osait ouvrir le placard, croyant qu'il s'agissait de la chienne de la cuisinière, roquet d'une rare méchanceté, enfermé là par accident. Il fallut attendre le retour du grand-père, qui, armé d'une grand balai, ouvrit le placard et se trouva nez-à-nez avec l'abbé, mort de rire, ravi de sa farce.  

    A la mère des enfants qui s'étonnait de le voir claquer les fesses des majorettes "mais enfin, Monsieur l'abbé, et vos voeux? il répondait :"Ma fille, j'ai fait voeu de célibat, pas de chasteté!!!"

      La gamine nourrissait une adoration sans bornes pour ce grand copain, et le jour où, elle le vit à la messe, revêtu de son aube blanche, elle fit sursauter tous les paroissiens en hurlant " c'est l'abbé D****, regarde, regarde, c'est l'abbé D****!!!" Ce qui lui valut quelques "Chhhhhhhhhtt" courroucés et un grand clin d'oeil de son ami.  

    Mais félicité suprême, l'abbé effectuait un tour de magie qui la stupéfiait à chaque fois : il pouvait faire tourner une dent, et même l'enlever et la remettre. Dent sur pivot, probablement, mais la petite n'avait jamais vu ça!

      Depuis, elle a rencontré quelques prêtres, certains attachants, d'autres qui lui donnaient envie de vomir, et elle a définitivement perdu la foi à la mort de son père, grand croyant devant l'Eternel, emporté par un cancer : s'il y a un Dieu pourquoi a-t-il permis que son père meure en souffrant autant, alors qu'il croyait profondément et sincèrement? Pourquoi, permet-il, d'ailleurs, s'il est amour et compassion, que l'homme, pourtant créé à son image, puisse être aussi ignoble envers ses semblables et les plus faibles?  

    Mais l'abbé D*** et les messes de son enfance restent parmi ses plus beaux souvenirs.


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  • Chez Lajemy, cette semaine, on cocoone ............

    Tu entrouvres un œil….. un jour blafard perce par l’entrebâillement du volet, il est 8h passées donc ; dimanche, rien de prévu, tu te renfonces sous ta couette avec un soupir d’aise : il fait froid, il a neigé, offrons nous une grande matinée paresseuse.

    Tu rassembles ton courage pour extirper un bras de sous la couette, et l’étendre jusqu’à ton livre, tes lunettes.

    Tu n’as pas le temps d’esquisser un geste, tu sens le lit s’alourdir, là, juste à côté de tes pieds….. tu refermes vite ton œil, adoptes ta position favorite, en chien de fusil, t’appliques à avoir une respiration régulière, mais tu sens un poids qui sinue le long de tes jambes, la couette semble douée d’une vie propre, s’alourdit, se soulève, s’alourdit. Tu ne bouges pas, toute entière à suivre le mouvement qui glisse le long de toi.

    Et puis, et puis, une touche de froid humide t’effleure le nez. Tu ne bronches pas. Nouvel effleurement, et puis tu sens une empreinte froide sur une joue, sur un œil.

    Tu réprimes un petit rire. Mal, car immédiatement, un moteur de vieux diesel, couplé au ronflement d’une mobylette se met en route. Nouvelle sensation de froid sur l’autre oeil……………

    Tu ouvres grands les yeux, et tu découvres, au ras de ton nez, une paire d’yeux en amande, dont le bleu a viré au noir dans la demi pénombre, au milieu d’une boule neigeuse, qui te regardent fixement. Une patte reste figée en l’air.

    Tu ris, le ronronnement reprend de plus belle. Tu murmures « je sais, Daisy, mais par pitié, 5 minutes encore……….. » le ronronnement baisse d’intensité, le fauve se love contre toi, sur la couette, dans le creux que forment tes jambes. Le ronronnement a encore baissé d’intensité, a pris un rythme hypnotique. Daisy s’endort doucement, ayant gagné la partie : cocooning avec la bipède, sur son lit, bonheur suprême ………


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  • http://3.bp.blogspot.com/_g0JiHOWUx9I/R_jsQDEY79I/AAAAAAAAADc/86tDzy66ZRw/s1600/All%2BJazz:lire.jpgSherry m'a fait le cadeau de début d'année...............
    Mais j'aime bien les livres, alors, je m'exécute, et sans (trop) râler.

    1- Corne ou marque-pages : jaquette, s’il y a , ou tout ce qui me tombe sous la main, y compris les lunettes loupe
    2- As-tu déjà reçu un livre en cadeau ? souvent, j'adore les livres.
    3- Lis-tu dans ton bain ? tout comme Sherry,  je n'ai pas de baignoire, ça serait dur sous la douche
    4- As-tu déjà pensé à écrire un livre ? J’en ai commencé un, en souffrance…. Puis essayé d’éditer un autre, mais les éditeurs, pfffttt galère
    5- Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?  si le sujet me plait, oui !
    6- As-tu un livre culte ? non, pas vraiment. Ah si, Faerie, de Feist, ou quand le petit peuple voisine avec une famille de citadins qui débarquent en rase campagne

    7- Aimes-tu relire ? Oui, souvent je me replonge dans un livre pour relire tel passage que j’avais aimé
    8- Rencontrer ou non les auteurs des livres qu'on a préférés ? bof, non
    9- Aimes-tu parler de tes lectures ? Pas vraiment, ou alors, ça donne : « tiens, lis ça»
    10- Comment choisis-tu tes livres ? l’auteur, d’abord, puis la couverture, c’est idiot ! Puis lecture des premières lignes…….
    11- Une lecture inavouable ? je n’avouerai pas mon honteux penchant pour une série historico-romanesque, située dans l’Ecosse du XVIIIe, et de nos jours en Ecosse et aux Etats Unis
    12- des endroits préférés pour lire ? je lis partout :  face à la mer, ou au soleil, étalée dans l’herbe, au lit, j’adore
    13- Lecture en musique ou en silence ? musique ou silence, mais sans bla-bla, surtout
    14- Lire un livre électronique ? non, il me faut l’odeur et le toucher des pages
    15 - Un livre pour toi ce serait ? l’évasion, la découverte
    16- Lire par dessus l'épaule ? Moi de quelqu’un, jamais ! de quelqu’un sur moi, je flingue !
    17- Lire et manger ? oui, magazines, bd
    18- Quel est le titre que tu lis actuellement, quel sera le prochain ? je viens de finir « dans les bois éternels » de Fred Vargas et je vais attaquer « rencontre sous X » de van Cauwelaert
    19- As-tu déjà abandonné la lecture d'un livre ? oui, si je n’accroche pas après la 10e page, c’est fichu !
    20- tu taggues qui ? je vais encore me faire des ami (e)s.............

    Au hasard :

    Mamalilou

    Jean-Marie

    Indya

    Yentl (nous saurons ainsi combien il existe de biographies de M.J. hihihi)

    Jaly

    Martine

    Hauteclaire

    Liza

    et tous ceux qui voudront bien s'y prêter............

     


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  • En réponse à Dame Quichottine, je republie ...

    Crocodile On m'a souvent demandé : pourquoi Croc, comme pseudo?

    Tout a commencé, alors que j'étais l'assistante du directeur de ma boîte. En plus de gérer ses rendez-vous, de me farcir les traductions, de recevoir les clients etc etc.... j'avais pris en charge la compta assez fantaisiste de cette boite, pour ne pas avoir le comptable sur le dos toute l'année avec ses questions pré-bilan.
    Et j'ai horreur de la compta : la TVA, les états de rap', saisir les écritures, les déclarations sociales etc... ca me donne des boutons.
    Résultat, quand je me mettais à la compta, je n'étais pas à toucher avec des pincettes, et l'imprudent qui avait le malheur de franchir la porte de mon bureau se faisait fraîchement accueillir. Et il n'était pas rare de me voir dévaler l'escalier, factures et chéquier en main, la fumée qui me sortait par les naseaux, en braillant "John, c'est QUOI CA??"
    Plus le fait que je suis une râleuse invétérée, doublée d'une incorrigible gueularde, origines latines oblige (là, je ne sais pas comment on finit le mot : on dit "obliges" ou "obligent"?)

    Tant et si bien qu'une de mes collègues a fabriqué une pancarte qu'elle a en douce collée sur ma porte, un de ces fameux jours compta :"Don't Disturb, Crocodile at work" (ne pas déranger, Crocodile au travail).
    Et le surnom m'est resté. Les anglais (oui, ma boite était - est toujours d'ailleurs) anglaise. Je vis dans un village anglais, je vous expliquerai ça un autre jour.
    Les anglais, donc, étant congénitalement infichus de voir un nom sans immanquablement  lui trouver une abréviation, je suis vite devenue Croc . Tout compte fait, ça ne me déplaisait pas.

    Donc, le jour où je me suis mise à sévir sur un forum d'éducation canine (ma passion : les chiens et surtout leur comportement) le pseudo était vite trouvé. Et oui : comment appelle-t-on les dents d'un chien?

    Puis de site web en forum, adoptant différents pseudos, et les oubliant tous systématiquement, j'ai une fois pour toutes décidé de rester Croc. Et voilà l'histoire.

     


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