• Ben, finalement, le thème de La Laine, chez Lajemy, m'inspire.
    Mais de la laine, je passe bien sûr, aux moutons :
    "…..Très délassant, la mer, très régulier.
    Bien meilleur que de compter les moutons pour se détendre, qui est surtout bon pour les minables qui ne réfléchissent pas. Le premier mouton, passe. Il saute sa barrière et part en courant sur la gauche de la tête. Et où s'en va-t-il ce minable ? Il se dissimule à gauche du cerveau, au-dessus de l'oreille. Cela se gâte pour le deuxième mouton, qui a évidemment moins de place que le précédent pour disparaitre. On obtient très vite une pile de moutons à gauche de la barrière, les nouveaux venus ne parviennent plus à sauter; au bout du compte la pile de moutons s'écroule dans les bêlements, c'est une abomination, autant les égorger-sur-le champ.
    La mer, c'est beaucoup mieux.
    Ça monte, ça recule, sans cesse, et pour rien.
    Quelle conne, cette mer.
    Au fond, c'est irritant aussi la mer, en raison de cette inutilité immense.
    Tirée et retirée par la lune, incapable de faire valoir sa volonté"……

    Fred Vargas – Un peu plus loin sur la droite

    Je suis lectrice inconditionnelle de Fred Vargas.
    Pas tant pour l'intrigue de ses romans, mais pour son style, et ses réflexions.
    Elle a également le don de nous présenter des personnages hors du commun, truculents, déjantés, et attachants ; et, si je devais faire un vœu devant un génie, et le voir exaucé, ce serait d'avoir un quart du millième de son talent………..
    Ceci dit, depuis que l'ai lu ce passage, j'ai étudié très sérieusement cette histoire de moutons.
    L'autre soir, je me suis couchée, et j'ai commencé à les compter.
    Mais, douée d'une imagination délirante, j'ai visionné le tas de bestiaux ,(mais pas n'importe lesquels, hein, ceux du Génie des alpages), en train de s'écrouler, et pffffffttttttttttt, toute velléité de m'endormir a disparu, secouée que j'étais par le fou-rire.
    Et en y repensant, dans quels sens ils allaient, les moutons ?
    Ben oui, de droite à gauche !

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  • Bien que n’étant ni croyante, ni pratiquante, j’émaille mes phrases d’expressions émanant directement de la religion.

    D'où je tiens ça ? Aucune idée mais le fait est là :

    * C’est ainsi, que parlant d’un heureux temps, je dis fréquemment : "cette époque bénie" ;

    * Pour me moquer gentiment  - ou moins gentiment, d’ailleurs – je qualifie de "saint ou sainte", une administration,  un parti politique, sans parler du Saint Frusquin ou de la saint Glinglin ;

    * Soupir excédé et yeux au ciel : "Seigneur !" ;

    * Quand quelque chose arrive que je n’attendais plus, par exemple une chambre bien rangée chez les nains : « Dieu existe ! «  ou Alléluia ! «

    * Récemment, je me suis aperçue que je disais aussi, "Allah est grand", mais ça, c’est à force d'avoir côtoyé les tamouls, de même que le "Inch Allah" me vient spontanément aux lèvres, grâce aux mêmes fréquentations..

    * J’ai perdu l’habitude, que j’ai gardée longtemps, de soupirer « Jesus Christ ! » pour un truc impensable (avé l’accent anglais "Djizeus Krwaïst", résultat de longues années dans une province d’ Angleterre : Eymet, Dordogne !)

    * Sans oublier le "bloody hell", dans les cas accablants.........

    * Quelque chose qui me fait succomber : « à se damner » ou, « pur péché »

    * La rage totale : « que le diable patafiole »  au choix et suivant les cas : les flics, les paysans, les mômes, le gouvernement, les vieux de 90 ans, au volant de la dernière golf et qui roulent au milieu de la route, à 30 à l’heure - rayer la (ou les )mention inutile…….

    * Une envie folle de quelque chose : "je vendrais mon âme pour……………". (en général, ça s’applique au chocolat)

    * Quand mes mômes se plaignent d’une corvée, d’un rhume : "tu gagnes ta place au paradis, mon gars – ou ma fille !"

    * Renforcer une fin de phrase : "que diable !"

    Et vous ? Quels tics de langage ?


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  • Flemme intégrale, aujourd'hui, alors je suis allée à la pêche aux vieux trucs, dans les tréfonds de mon disque dur, et j'ai exhumé - c'est le mot adéquat, today, ce que j'avais pondu l'an dernier à la même date .....

    Petit rappel :
    exhumer, verbe transitif
     
    Sens 1 Enlever de sa sépulture. Synonyme déterrer Anglais to exhume
    Sens 2 Tirer de l'oubli [Figuré]. Synonyme rappeler Anglais to dig up


    En ce jour consacré au culte de nos chers disparus - je vous livre ce que la Toussaint m'évoque, tiens :
    Quand j'étais gamine, la tribu italienne : papa, ses 7 frères et soeurs, conjoints et enfants, organisaient pendant 3 jours, à la Toussaint, une grande réunion tribale, pour aller se recueilir sur la tombe de leur mère, que je n'ai pas connue (une des tantes m'a dit un jour : pauvre femme! mes frères l'ont tuée, tellement ils lui en ont fait voir !)
    Bref le cortège allait au cimetière, nos parents versaient une larme, et nous,les 15 ou 16 mômes jouions à cache-cache derrière les stèles, à saute-moutons au dessus des tombes, organisions des concours à qui ramènerait le plus des perles rocailles qui composaient à l'époque les décorations funéraires, vandalisant la moitié d'entre elles par la même occasion. Qu'est ce qu'on s'amusait !
     Ensuite, tout le monde rentrait chez le grand-père, et les femmes s'attelaient à la cuisine : spaghetti ou polenta, ou gigantesque minestrone le midi, puis le soir, éplucher les oisillons que les meurtriers étaient aller massacrer à la chasse. Ensuite, vaisselle, pendant que les hommes jouaient à la belote, et nous, on galopait dans la rue en poussant des hurlements stridents à ranimer la grand-mère !
    Un jour, les femmes se sont révoltées, parce que ras le bol des corvées, pomper l'eau glaciale du puits pour laver les assiettes etc etc, pendant que les hommes belote, billard et apéro au bar du coin, et les années suivantes, ce furent des agapes sans fin au petit resto sur la place du village
    Ahhhhhhhhh Toussaint, que de bons souvenirs !

    Quand j'ai grandi, je me suis brouillée avec la moitié de ma famille pour avoir catégoriquement refusé de suivre la tradition, et faire la tournée pour aller pleurer sur les tombes respectives de mes parents, grands-parents, grands-oncles et autres illustres inconnus, préférant aller me balader dans les bois, et penser à eux, vivants, et aux fou-rires et bons moments passés ensemble....

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  • Je republie, En réponse à Mamalilou


    Je me prépare à sortir, et je sais déjà que tu seras là, quelque part, à m’attendre.

    Où que j’aille, quoi que je fasse, il est toujours un moment où je te vois.

    Je fais un pas, deux pas vers toi, déjà je tends la main, et je me ravise : non, il ne faut pas.

    Je frémis, j’ai un grand creux dans l’estomac, tu es là, tu me tentes. Mais non, sois brave, Croc, résiste, tu ne peux pas, tu ne DOIS pas.

    Je m’éloigne de toi, mais je te vois, je te sens, j’ai ton goût dans la bouche………..

    Je t’ai tourné le dos, je suis partie, mais je pense encore à toi.

    Je t’aime, indéfectiblement, que tu sois au naturel ou vêtu d’artifices.

    [indéfectiblement :(adverbe) : de manière indéfectible -  Indéfectible : (adjectif) qui ne peut cesser d'être]

    Tu es mon poison, et, les dieux en soient remerciés, il n’est encore nul gouvernement ni personne qui pourra m’empêcher de craquer pour toi, et, bien que je ne sois pas –plus – croyante, je culpabilise : si je cède à cette tentation que tu m’imposes, je commets un péché capital.

    Tu causeras peut-être un jour ma perte, mais ce qui m’empêche de céder, face à toi, c’est la pensée que si je me laisse tenter, ce sera sans modération, et mon Levi’s préféré sera voué à tout jamais à dormir sur une étagère.

    Tu es pour moi une drogue : un peu, pour goûter, pour le plaisir, et c’est le grand bond dans l’immodéré, avec comme résultat des kilos en plus et un foie en marmelade.

    Noir, au lait, aux amandes, praliné, fourré à la menthe, dans un fondant ou en mousse, chocolat, mon amour, je t’aime et je te hais !!!


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  • Participation au jeu chez Edensland

     

    Un papa, c’est d’abord une présence, un pilier.

    Il est là, il écoute, il régit, il rugit, gros ours au cœur tendre.

    Il est l’image de la force et de la tendresse, mêlées, imbriquées.

    Pour l’enfant qui est né le jour de Noël et clame l’injustice, Il célèbre sa fête, gâteau, cadeau….

    Il est désarmé devant un gros chagrin ou une grosse colère, et se retient de rire devant une grosse bêtise, mais un frémissement au coin des lèvres le trahit.

    Il fait la morale, « fais pas ci, fais pas ça », mais lorsqu’il évoque ses souvenirs d’enfance avec ses frères et sœurs, les enfants, tapis derrière les fauteuils ouvrent grands leurs yeux et leurs oreilles « eh bien, nos pères, ils étaient bien pires que nous »

    Il a une solution a tout, intervient dans l’urgence, porte la Barbie de ses rêves à la petite fille qui se retrouve à l’hôpital pour une péritonite. Ca l’aide à guérir, bien plus vite que tous les médocs de la terre.

    Il va à la chasse, et sa mère se plait à dire : »oh lui ? Il tue le temps », et il vide sa gibecière, en revenant, faisant crouler sur la table châtaignes, pommes sauvages, branches de houx, et ne ramène JAMAIS de gibier.

    Il joue de l’accordéon en virtuose, mais connait par cœur les chansons des Beatles, et est fou de musique.

    Il peste : « mais nom de D…. , ca ne te dérange pas, toi, que ta fille vive avec un type ? » et devant la réponse de la mère « elle a 21 ans, ma fille, qui est aussi la tienne, je te le rappelle ! », il soupire « déjà ! Je ne l’ai pas vue grandir !! »

    Il est là, on le voit sans le voir. On trouve normal de lui faire de la peine, de lui désobéir, de lui faire signer ses carnets de notes, bons ou mauvais, de contrefaire sa signature pour les mots d’absence du lycée.

    Il nourrit de grandes ambitions pour ses enfants, rêve de les voir accomplir des études, avoir une belle situation, souhaite qu’ils ne manquent jamais de rien, contrairement à lui, fils d’Italiens immigrés, qui a connu le racisme, l’ostracisme. Grâce à lui, ses enfants n’admettront jamais ni racisme, ni ostracisme, ni intolérance.

    Un papa, ça part toujours trop tôt. Et la petite fille, devenue adulte, mère et grand-mère se prend à regretter de ne l’avoir pas connu assez.

    Elle pourrait lui dire la petite larme que fait parfois naître son fils, quand elle le voit marcher et avoir ce demi-sourire en coin que son père avait quand il méditait un mauvais coup ou une bonne blague.

    Elle pourrait peut-être enfin lui dire à quel point elle l'aimait, ce qu'elle n'a jamais fait, dans son orgueil et sa volonté d'indépendance, et aussi par pudeur stupide.

    Pour elle, c'était naturel de le voir, de l'affronter, de plaisanter, de lui faire de la peine, sans jamais contrebalancer par un câlin ou un bisou.

    Elle ne peut pas se le pardonner.

    C'est pourquoi, maintenant, elle n'hésite plus à dire à ceux qu'elle aime qu'elle les aime, même à ses animaux. Et à le leur redire.

    Parce qu'elle ne l'a jamais dit à son père.


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