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Il est des noms........
Il est des noms d’endroits qui m’ont toujours fait rêver.
Pondichéry, Syracuse, Chandernagor, Zanzibar, évocateurs de contrées lointaines aux senteurs d’épices, des mondes visités en imagination en lisant les romans d’aventure que dévoraient les enfants du milieu du siècle dernier, enfants de ma génération. (allez demander aux enfants d’aujourd’hui ce que signifient ces noms maintenant, sisisi essayez ….. avec un peu de chance ils auront entendu Henri Salvador chanter Syracuse, et encore ……)
Sans oublier Tananarive, devenue maintenant Antananarivo. Capitale de la grande île, cernée de rizières, ceinturée de collines.
Grande ville, grouillante de monde, où les grandes surfaces cotoient les petits commerces de bord de route,
Tana, construite anarchiquement sur ses collines et dominée par le Rova, le palais de la reine
Tana, étape souvent obligée entre deux destinations à Madagascar. Tu atterris à Tana, pour sauter dans un autre avion qui te transportera vers des horizons plus bucoliques ou qui incitent plus à la rêverie ou à l’émerveillement.
Pour nous, pauvres exilés – je plaisante, là, hein – il est souvent nécessaire d’aller à Tana, pour faire quelques achats de matériels que l’on ne trouve pas dans nos provinces – là je ne plaisante plus. En plus des choses absolument nécessaires au bon fonctionnement d’un hôtel restaurant, il est également une nourriture absolument nécessaire au bon fonctionnement de mon cerveau : les livres ! Que l’on ne trouve qu’à Tana, ou, encore plus loin dans quelques villes de province à force concentration de résidents français.
Les vols intérieurs étant horriblement chers – un aller/retour Nosy be Tana, 1 heure de vol, coûte la moitié d’un vol aller/retour vers la France, pour aller acheter nos parasols et autres pots de fleurs et serviettes de toilette, nous empruntons donc le moyen de transport le plus commun et le moins cher ici : le taxi-brousse. Et je vous jure, braves gens, il faut avoir besoin de nos parasols et encore plus avoir envie de lire : 19 heures de route dans un minibus, à un train d’enfer , dans une ambiance rigolarde, avec la musique à fond ( faut pas que le chauffeur s’endorme, 19h au volant, non stop….), deux ou trois très brèves haltes : une pour le repas, pris à la hâte dans une gargote au bord de la route, et un ou deux arrêts pipi collectifs.
La dernière fois que nous sommes partis en taxi brousse, halte pipi, les hommes devant un arbre, les femmes accroupies en rang d’oignon le long de la route, tournant le dos au bus, une française qui voyageait avec nous me demande d’un air horrifié :
- - je dois vraiment faire pipi au bord de la route, où je peux m’éloigner un peu ?
- - Vous pouvez vous isoler derrière un buisson, si vous voulez, mais pas trop loin, quand même.
La jeune femme entreprend d’escalader un talus, sous l’œil intéressé d’une grosse mama :
- - Elle peut pas se poser comme les autres ? Elle a peur de nous ? C’est dangereux, là haut, il y a des bêtes, des serpents …….
Le chauffeur, ayant entendu la réflexion, montrant sa braguette :
- - Comme çui-là ?
- - Ah mais non, çui-là, il est civilisé. Il est pas dangereux. Peut-être, je sais pas, je l’ai pas vu. !
Eclat de rire général, les femmes hurlant et se tapant dans les mains. La française, revenant :
- - J’ai raté quelque chose ? Pourquoi ces grands rires ?
LaLa mama :
- - C’est rien ma belle. C’est des histoires de malgaches, tu comprendrais pas.
Nouvel éclat de rire
Pour plus de confort, et ayant un peu plus de moyens financiers que le commun de nos concitoyens, nous louons 2 sièges par personne, pour pouvoir au moins étendre nos grandes guiboles, sous peine de sortir du taxi pliés en deux. Nos voisins de voyage nous chambrent gentiment : « ca va ? Vous avez assez de place ? c’est confortable ? » Partant à 11h30 d’Ambanja, nous arrivons royalement à 5h du matin, dans une cohue incroyable, les taxis guettant le vazaha qui fera appel à leurs services pour les emmener en ville.
Voilà, les achats sont faits, y compris les sapins de Noël, allons maintenant à la gare routière – le parcage, tel est son nom ici, et attendons, dans un rayon de soleil que les taxis soient chargés :
Ami lecteur, il te faudra oublier la mauvaise qualit de certaines photos, mais les voleurs étant prestes et habiles, je laisse mon APN à la maison, et nous nous contentons de nos téléphones, pour prendre des photos avec plus ou moins de bonheur............
Tags : , tana, route, –, taxi
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Commentaires
la pause-pipi : folklorique!!
quand j'étais à Mayotte, nous allions avec plaisir à Tana (les rares fois où nous pouvions y aller en avion ),acheter tout ce qu'il nous manquait .*Après c'était à la Réunion .
Ce doit être épuisant un si long trajet en taxi-brousse .
Bisous
Coucou Cath ,
C'est une vraie expédition !!! Mais c'est très distrayant pour nous .
gros bisous et ronrons du greffier
Chère Cath, comme tu sais si bien décrire ces déplacements africains, c'est une joie de te lire.
Au kenya nous empruntions aussi ces bus collectif pour aller de Malindi à Mobasa mais ici pour aller a Dakar nous prenons un taxi privé car ils roulent tellement mal que chaque trajet nous crosons bus collectifs et taxi brousse dans le fossé complètement détruit!
Grosse bises Ctah j'admire ton courage.
bonsoir, ma Cath,
quel magnifique récit
...d'aventure... bien réelle
tes photos illustrent parfaitement le texte
un vie quelque peu mouvementée
mais tu as l'air heureuse de la vivre
c'est le plus important
gros gros bisous d'amitié
jean-marieoh les photos n'ont rien perdu de l'émerveillement qui anime le contemplateur! le coeur y était et ça se sent!
doux bisous à toi croc
6christine deRep DomMardi 24 Mai 2011 à 22:53j'adore la photo avec les enjoliveurs il y a le choix au moins et d'un coup d'oeil
beaucoup de voiture blanche pourquoi ??
bisous
et bien dis moi, chaque déplacement est une véritable épopée, mais quel folklore aussi !
et je sais qu' on rit beaucoup là bas !
quand aux photos je les trouve explicites !
Content de voir que tout va bien
bisous
Je crois que je sortirais hachée de ces engins ! Enfin l'ambiance est bonne et que demander de mieux Cath, gros gros bisous !
Marine
J'aillais poser la même question, mais ça reste de peu d'intérêt.
Un voyage qui compte double Il faut avoir vraiment besoin du déplacement ! Mais à l'arrivée une ville comme un choc.
Comme toujours on rit et on partage tes émotions.
Gros bisous Cath, en te remerciant des tes visites et petits mots chez moi ..
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péripéties !! et quel folklore..faut vraiment avoir besoin de faire ces déplacements qui relèvent du parcours du combattant..les photos sont quand même très réussies..Après l'Inde et le Rajasthan, nous venons de rentrer de Jordanie...et en Inde, ça grouille aussi !Beau reportage, plein d'éclats de rire..bisous et bonne fête des mères