Pour les moyens de locomotion insolites,
chez
Cannelle (clic)
"
Pousse, Madame!" "
Pousse, mama !"
C'est sous ce cri que tu te déplaces à Tuléar. Tu ne peux pas faire un pas dans la rue, hésiter, et aussitôt, ça fuse : "pousse!"
à quoi, tu réponds avec un grand sourire "tsimila" (pas besoin), parce que, pour moi, rien ne vaut le plaisir d'errer dans les rues grouillantes de monde, dans la poussière, le bruit, la cohue,
la musique, les cris et les rires.
C'est pour cela que je renvoie systématiquement mon chauffeur "va faire un bisou à ta femme, tes enfants, je t'appelle dans 2 ou 3 heures" et je flâne, déambule, discute avec les marchands.
Ah que j'aime cette ville !
Et si j'ai trop chaud, mal aux pieds ou la flemme, au cri "pousse", je répondrai "
Eka ! Otsino ?" - prononcer otsin ou otsinou(d'accord, combien?) oui, je demande toujours le prix, et en
malgache, et je le marchande "'
Dimy arivo Francs" (cinq mille francs) pour être sûre qu'il m'en coûtera bien le prix normal de 1000 Ar - ou 5 000 francs (40 cts), l'ariary remplaçant
depuis 2002 le franc malgache qui valait 5 fois plus, mais on compte toujours en francs - ainsi, je sais qu'à l'arrivée il ne m'annoncera pas une somme faramineuse, me prenant pour une vazaha,
malgré mes tresses et ma robe taillée dans un lambahoany, ou ma mini en jean achetée à la fripe.
Ils sont partout, à tous les coins de rue, tu n'as pas à les chercher. On n'en trouve qu'à Tuléar ou à Antsirabé.
Au début, j'avais scrupule à faire trainer mes 60 kg par ces garçons, je me sentais esclavagiste. mais, tout compte fait, c'est pratique, et puis, ils gagnent leur vie comme ça. mal, c'est un
fait, mais à Rome, n'est-ce-pas.............
Et oui, ma foi, le pousse-pousse, tiré par un paysan venu de l'intérieur des terres, fait partie du paysage :
bon quand il s'agit d'une femme enceinte, d'une personne âgée, handicapée, déjà très fatiguée ou d'enfants... ok...
mais combien de fois, un humain qui a simplement la plus mauvaise raison qui celle de pouvoir se le permettre...
alors oui, on peut arguer de la nécessité de gagner sa vie, qu'il n'y a pas de sot métier,... oui
mais le discernement impose tout de même une retenue... je crois profondément qu'un homme en pleine force n'a pas à se faire transporter par un autre homme en pleine force... si on a des sous on cotise pour lui offrir un vélo-taxi à la limite
...
je sais c'est pas l'avis de tout le monde...
mais j'ai rencontré ça en Inde aussi... on voit ça un peu partout et c'est un principe honorable mais qui rencontre une limite... trop facilement franchie...