• Participation au jeu chez Edensland

     

    Un papa, c’est d’abord une présence, un pilier.

    Il est là, il écoute, il régit, il rugit, gros ours au cœur tendre.

    Il est l’image de la force et de la tendresse, mêlées, imbriquées.

    Pour l’enfant qui est né le jour de Noël et clame l’injustice, Il célèbre sa fête, gâteau, cadeau….

    Il est désarmé devant un gros chagrin ou une grosse colère, et se retient de rire devant une grosse bêtise, mais un frémissement au coin des lèvres le trahit.

    Il fait la morale, « fais pas ci, fais pas ça », mais lorsqu’il évoque ses souvenirs d’enfance avec ses frères et sœurs, les enfants, tapis derrière les fauteuils ouvrent grands leurs yeux et leurs oreilles « eh bien, nos pères, ils étaient bien pires que nous »

    Il a une solution a tout, intervient dans l’urgence, porte la Barbie de ses rêves à la petite fille qui se retrouve à l’hôpital pour une péritonite. Ca l’aide à guérir, bien plus vite que tous les médocs de la terre.

    Il va à la chasse, et sa mère se plait à dire : »oh lui ? Il tue le temps », et il vide sa gibecière, en revenant, faisant crouler sur la table châtaignes, pommes sauvages, branches de houx, et ne ramène JAMAIS de gibier.

    Il joue de l’accordéon en virtuose, mais connait par cœur les chansons des Beatles, et est fou de musique.

    Il peste : « mais nom de D…. , ca ne te dérange pas, toi, que ta fille vive avec un type ? » et devant la réponse de la mère « elle a 21 ans, ma fille, qui est aussi la tienne, je te le rappelle ! », il soupire « déjà ! Je ne l’ai pas vue grandir !! »

    Il est là, on le voit sans le voir. On trouve normal de lui faire de la peine, de lui désobéir, de lui faire signer ses carnets de notes, bons ou mauvais, de contrefaire sa signature pour les mots d’absence du lycée.

    Il nourrit de grandes ambitions pour ses enfants, rêve de les voir accomplir des études, avoir une belle situation, souhaite qu’ils ne manquent jamais de rien, contrairement à lui, fils d’Italiens immigrés, qui a connu le racisme, l’ostracisme. Grâce à lui, ses enfants n’admettront jamais ni racisme, ni ostracisme, ni intolérance.

    Un papa, ça part toujours trop tôt. Et la petite fille, devenue adulte, mère et grand-mère se prend à regretter de ne l’avoir pas connu assez.

    Elle pourrait lui dire la petite larme que fait parfois naître son fils, quand elle le voit marcher et avoir ce demi-sourire en coin que son père avait quand il méditait un mauvais coup ou une bonne blague.

    Elle pourrait peut-être enfin lui dire à quel point elle l'aimait, ce qu'elle n'a jamais fait, dans son orgueil et sa volonté d'indépendance, et aussi par pudeur stupide.

    Pour elle, c'était naturel de le voir, de l'affronter, de plaisanter, de lui faire de la peine, sans jamais contrebalancer par un câlin ou un bisou.

    Elle ne peut pas se le pardonner.

    C'est pourquoi, maintenant, elle n'hésite plus à dire à ceux qu'elle aime qu'elle les aime, même à ses animaux. Et à le leur redire.

    Parce qu'elle ne l'a jamais dit à son père.


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  • Je reprends la bonne vieille habitude de vous pondre de temps en temps une citation que j'aime, ainsi que je le faisais sur les anciennes Humeurs.
    Aujourd'hui, le professeur Choron nous déclare :

    C'est terrible d'allonger la vie en prolongeant seulement la vieillesse

     


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  • L'avantage d'avoir vécu dans un pays "en voie de développement", c'est qu'on apprend à se détacher du matériel, et pour peu que l'on souhaite côtoyer et comprendre les habitants de ce pays, on acquiert de nouvelles valeurs.
    Donc revenus en france sans rien mise à part une valise avec 4 vêtements de plage, nos lambahoany et nos sacro-saints ordinateurs, il a fallu faire face à l'urgence : trouver un toit.
    Chose faite :

    Puis, ensuite, ayant vendu tout ce que nous avions en France pour partir, puis vendu ou donné tout ce que nous avions à Madagascar pour revenir, il a fallu se meubler.
    Et là, sans un sou, en appliquant la règle malgache :"récup', recyclage" nous sommes arrivés à donner un air à peu près confortable à notre camping.
    Si la cuisine est basique, de même que les chambres,


    la case de mon île
        me manquait trop, alors en avant les vide greniers, les visites des granges des copains, les lambahonay, les tissus dont je n'avais pu me séparer, 3 clous, un peu de peinture, et voilà, avec un peu d'imagination, je retrouve un peu de mon chez moi  :



    Mais j'ai un mal fou à supporter l'absence de la mer. Alors je lui ai dédié un coin, tout à elle, avec les coquillages glanés lors de mes balades au bord du lagon ........





    Ben oui, pourquoi les aquariums seraient ils réservés seulement aux poissons? Et puis, pourquoi mettre des poissons en cage ?



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  • Pensée profonde de l'Homme après que j'ai eu déclaré tout net que ras le bol les infos, les suicides, la grippe etc......
    En tartinant consciencieusement son fromage, il m'a déclaré :
    "tu as tort, les infos, ça permet d'intéressantes études statistiques.
    par exemple, France Télécom fait bien plus de victimes que la grippe A".

    Cynique, mais lucide..............

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  • En participation au concours chez 'Edensland .......

     


    Ils vivent

    Un bonheur  serein et lumineux.

    Ils ont largué les amarres,

    Ils sont partis loin, loin

    Dans un pays de rêve.

    Ils ont emmené leurs enfants, leur chien.

    La vie est douce, quelques amis,

    Rares, mais choisis.

    Et puis, vous arrivez, l’un après l’autre.

    Lui, d’abord,

    Toi, ensuite.

    Vous tombez amoureux,

    Du moins vous le dites,

    De leur pays d’adoption,

    D'eux, de leur façon de vivre.

    Eux, naïfs, ils vous croient.

    Et vous donnent leur amitié, leur confiance.

    Et puis vous repartez, vos vacances sont finies.

    Vous leur écrivez, ils vous manquent, vous le dites, vous l’écrivez……………

    Tu le dis, tu l’écris

    Lui revient, il s’installe,

    Il colonise, il critique leur façon de vivre,

    Critique leurs relations avec ceux qui travaillent avec eux,

    Leurs employés, qui sont devenus, au fil des mois,

    Leurs enfants adoptifs, tellement attachants.

    Critique la façon dont elle vit avec sa chienne, sa blonde aux yeux dorés,

    Son ambre mouvante, son ombre.

    Refuse de se mélanger à la population, méprise les femmes, méprise les noirs, les indiens.

    Déçue, elle prend ses distances.

    Toi, tu écris qu'ils te manquent, que tu les rejoindras, par n'importe quel moyen...

    Et puis, et puis, ce pays entre en crise politique, économique,

    Plus de travail, un mouvement anti-français se dessine.

    Les enfants, les leurs, ne sont plus en sécurité ici

    « La famille refuse de les prendre en charge, moi aussi, déclare fille aînée, restée en France,

    Il faut que vous les rameniez. »

    Ils doivent partir, tout laisser, abandonner

    Leurs enfants d’adoption, sa chienne dont elle ne sait pas si elle pourra revenir sur le territoire français,

    Malgré ses papiers en règle, les faux sont si courants sur cette île,

    Elle en meurt de chagrin.

    Elle débarque, perdue, malheureuse, décalée.

    Et fille aînée…….

    A soigneusement tu que l’une de ses tantes avait tout préparé, tout prévu

    Pour accueillir les enfants.

    Ils sont revenus pour rien, sans rien......

    Et ils sont là, sans espoir de retour,

    Elle est là, loin de ceux qu'elle aime,

    Loin de sa terre d’adoption.

    Elle a froid, elle a mal

    Trahie ……………………….


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