Tu entrouvres un œil….. un jour blafard perce par l’entrebâillement du volet, il est 8h passées donc ; dimanche, rien de prévu, tu te renfonces sous ta couette avec un soupir d’aise : il fait froid, il a neigé, offrons nous une grande matinée paresseuse.
Tu rassembles ton courage pour extirper un bras de sous la couette, et l’étendre jusqu’à ton livre, tes lunettes.
Tu n’as pas le temps d’esquisser un geste, tu sens le lit s’alourdir, là, juste à côté de tes pieds….. tu refermes vite ton œil, adoptes ta position favorite, en chien de fusil, t’appliques à avoir une respiration régulière, mais tu sens un poids qui sinue le long de tes jambes, la couette semble douée d’une vie propre, s’alourdit, se soulève, s’alourdit. Tu ne bouges pas, toute entière à suivre le mouvement qui glisse le long de toi.
Et puis, et puis, une touche de froid humide t’effleure le nez. Tu ne bronches pas. Nouvel effleurement, et puis tu sens une empreinte froide sur une joue, sur un œil.
Tu réprimes un petit rire. Mal, car immédiatement, un moteur de vieux diesel, couplé au ronflement d’une mobylette se met en route. Nouvelle sensation de froid sur l’autre oeil……………
Tu ouvres grands les yeux, et tu découvres, au ras de ton nez, une paire d’yeux en amande, dont le bleu a viré au noir dans la demi pénombre, au milieu d’une boule neigeuse, qui te regardent fixement. Une patte reste figée en l’air.
Tu ris, le ronronnement reprend de plus belle. Tu murmures « je sais, Daisy, mais par pitié, 5 minutes encore……….. » le ronronnement baisse d’intensité, le fauve se love contre toi, sur la couette, dans le creux que forment tes jambes. Le ronronnement a encore baissé d’intensité, a pris un rythme hypnotique. Daisy s’endort doucement, ayant gagné la partie : cocooning avec la bipède, sur son lit, bonheur suprême ………