Partir Partir,On a toujours Un bateau dans le cœur
Un avion qui s'envole Pour ailleurs
Mais on n'est pas à l'heure
Partir Partir, Même loin de quelqu'un Ou de quelqu'une
Même pas pour aller chercher fortune
Oh partir sans rien dire
Vivre en s'en allant
Et en s'envolant, Et les gens l'argent, Seraient du vent
Mais c'est vrai le temps Nous prend trop de temps...
Partir Partir, Même loin loin de la région du cœur
N'importe où la peau Change de couleur
Partir avant qu'on meure
Partir Partir, Comme les trains sont bleus
Quand on y pense Et les bateaux heureux
Quand on y danse
Oh partir sans rien dire
Mais c'est vrai le temps Nous prend trop de temps
Et on n'appareille Pour aucun soleil
Et pendant ce temps On est vivant...
Combien vraie cette chanson, très vieille déjà.
Partir, quitter ce pays où plus rien ne me rattache
Partir en emmenant les quelques êtres qui me sont chers.
Partir loin d'un pays, d'un continent
Où l'on a oublié le sens du mot Respect
Où l'on sacrifie au dieu Pouvoir.
Dont la devise est Liberté, Egalité, Fraternité.
Où sont-elles???
Piétinées, disparues, mortes.
Partir loin d'un pays où l'on reproche aux gens leurs couleur
Où l'on leur reproche leurs origines
Où l'on leur reproche leur religion
Où l'on leur reproche leurs amours
Où l'on leur reproche leurs différences
Où l'on n'a plus le droit de vivre
Sans être entourés de barrières, d'interdits.
Partir loin d'un pays qui se disait terre d'asile et de liberté
Où la liberté est emprisonnée au milieu d'uniformes bleus.
Partir loin d'un pays qui ne sait plus prendre le temps de vivre
Partir loin d'un pays où les enfants sont vieux dès l'enfance
Où l'on les conditionne à ressembler à papa, maman
Etriqués, envieux, aigris
Où l'on les dresse à être de futurs bon consommateurs
Bon Français moyens, racistes, catho,
Où l'on leur inculque la peur de la différence
Où l'on leur parle des Niaks, des Nègres, des Arabes
Sans leur dire que ces gens là, dont on leur parle avec un souverain mépris
S'appellent autrement, viennent de peuples qui
Ont une culture et une civilisation bien plus anciennes que la nôtre
Que notre culture leur a emprunté beaucoup
Que de grands artistes, de grands conteurs
Sont venus d'autres continents.
Partir loin d'un pays où posséder un chien commence à être un crime
Où l'on éventre les chiens pour récupérer dans leurs entrailles
Le poison qu'on leur a fait avaler pour éviter les contrôles douaniers
Pour enfin vendre ce poison qui détruira des vies jeunes, à peine ébauchées.
Où l'on prend un animal comme on achète un vase ou un bibelot
Et que l'on jette dès qu'il devient encombrant, gênant.
Partir loin d'un pays où sévit de plus en plus le délit de sale gueule,
Où l'on juge sur les apparences
Où l'on ne permet pas aux jeunes d'avoir leur personnalité quelle qu'elle soit
Où avoir le crâne rasé signifie aussitôt délinquance
Où ne pas vouloir ressembler au commun des mortels signifie marginalité
Où l'on ne sait plus prendre le temps de vivre
Où l'on vit assujetti à la télé
En avalant tout ce que le gouvernement et les médias
Projettent pour un bon conditionnement.
Où l'on fait craindre l'insécurité, qui n'est pourtant pas pire qu'ailleurs,
Où l'on masque soigneusement la pauvreté, mais où l'on mendie pour des causes
Soi-disant humanitaires,
Alors que les mendiants sont maintenant
Interdits dans les rues.
Où va le produit de cette mendicité gouvernementale
Alors qu'il y a tant à faire ici??
J'ai vu les abris en carton sur les talus de l'A1
J'ai vu les tentes de fortune dressées sur le quai de la Seine.
Que fait-on pour ces gens là?
Partir, loin
Au soleil, dans un pays où les gens sont beaux, souriants
Où l'on vit au jour le jour
Mora mora
Où l'on te dit "Bonjour, ça va", dans la rue
Sans même te connaître
Sans même attendre de réponse.
Partir là où l'horizon claque de couleurs
Où les rues sentent les épices
Le poivre, la cannelle, le gingembre, la muscade
Partir là où les enfants sont encore des enfants
Où ils viennent te trouver, confiants, ouverts, souriants
Pour quémander une heure de jeu, ou un biscuit
Là où leurs rires se mêlent au bruit des vagues et au chant des oiseaux
Bien sûr, là aussi règne la pauvreté,
Tu sais que tu ne pourras pas changer le monde
Que tu ne pourras pas changer une mentalité
Mais là où le peu de bien que tu pourras faire
Sera au moins ça d'acquis.
Et je préfère 100 fois que nous soyons montrés du doigt
Parce que nous serons ceux qui joueront dans l'eau
Avec les enfants noirs
Où qui passerons des heures assis sur le sable à parler
Avec le piroguier qui sait
Qu'il ne nous emmènera pas en mer
Mais qui nous apprendra beaucoup
Sur la façon de vivre de son peuple.
Je préfère que nous soyons ceux
Qui invitent leurs employés à leur table
Pour partager un repas
En discutant des nos différentes cultures
Encore faire la fête avec eux, rire et chanter....
Au lieu d'être ceux qui vont aller
S'empiffrer à peu de frais
En laissant ces mêmes jeunes dans leur voiture
Où leur seul repas consistera en deux pommes.....
Je veux que les enfants et mes petits enfants
Grandissent libres, au soleil
Qu'ils voient un autre horizon
Qu'ils prennent conscience qu'ils sont privilégiés
Parce qu'ils ont l'éducation,
Qu'ils ont des stylos et des livres
Et des vêtements neufs.
Je veux qu'ils retrouvent un monde de couleur, de grâce et de beauté
Je veux qu'ils grandissent au milieu des ces gens pauvres et dignes
Qu'ils se mêlent à eux et apprennent
Leur langue et leurs coutumes.
Qu'ils comprennent leurs légendes
Qu'ils continuent à aimer et comprendre cette terre encore vierge et sauvage
Encore préservée de la pollution
Tant industrielle qu'intellectuelle.
Je veux qu'ils apprennent le respect et l'acceptation des différences
Je ne veux pas qu'il apprennent la signification du mot
Exploitation en l'appliquant eux-mêmes.
Je veux les emmener loin de ce pays gris, triste, pollué
Où les enfants, la nature, l'environnement, les animaux sont systématiquement
bafoués, piétinés, exploités, maltraités.
Où l'envie règne en maître, de pair avec la suspicion.
Où l'on ne leur donnera aucune chance de vivre par eux-mêmes
Où ils seront enfermés dans le piège de la société occidentale.
Je veux qu'ils retrouvent leur pays d'adoption
Qu'ils y vivent libres et sans peurs
Qu'ils restent tels qu'ils sont maintenant
Naturels, sociables
Respectueux et curieux
De la nature.
Parce qu'il n'est pas encore trop tard pour eux.
Mais que bientôt, ils seront contaminés
Qu'ils retomberont dans le moule
Dans le piège de la Société
du Paraître.
Voilà pourquoi je veux repartir
TANT QUE NOUS SOMMES TOUS ENCORE VIVANTS.
veille à les réitérer sous le gui dans trois semaines grosso modo :))
bisous